I took the Polaroid down in my room.

Publié le par Elle.

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Le mouvement d'une robe sur une peau claire. Un coup de vent sur une jupe légère, dévoilant des cuisses parsemées de taches de rousseurs. Le frottement d'un jean sur un mollet galbé. La chute d'une bretelle sur une épaule, découvrant un sein et un grain de beauté bien placé. Vêtements poétiques et enchanteurs, tenues divines et lyriques, chaussures hautes à brides, compensées, plateformes, sanglées autour d'une cheville fine, talons aiguilles, ballerines, salomé, babies, stilletos. Pied cambré comme celui d'une danseuse, dos creusé et minois poupin. Les mannequins défilent comme des robots, automates faits de chair et d'os, elles marchent en fixant un point, une destination inconnue et inatteignable. Expressions neutres sur leur visage d'enfant, leur corps de nymphette qui ferait pâlir d'envie un Humbert Humbert tinté de Terry Ridchardson. Elles font vivre les vêtements, danser les tissus, chanter les bijoux dont les cliquetis sonores retentissent dans toute la salle pleine à craquer. Tous les yeux sont rivés sur ces stars, ces vedettes ; les etoffes nobles et travaillées par des doigts de fées. Se vêtir est un art, négligé et méprisé. Un tableau de maître exposé dans le salon, une robe de créateur portée pour une soirée, quelle différence ? Afficher, exposer l'outrageuse beauté d'un tissu, qui sublime les courbes de quiconque le porte. La moindre parcelle d'un corps en apparence banal. Aucun ne l'est, et la mode l'a bien compris. Epaule. Cheville. Chute de reins. Nuque.
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